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![]() 95 - LA ROCHE-GUYON Château de La Roche Guyon ![]() |
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2011 EVM |
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2015 | ||
Château de La Roche-Guyon |
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En vente |
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![]() 95 - LA ROCHE-GUYON Château de La Roche Guyon Val d'Oise ![]() |
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2000 |
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Château de La Roche-Guyon / Val d'Oise |
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Epuisée |
Le château de La
Roche-Guyon est un château français de la commune de La Roche-Guyon dans le
Val-d'Oise aux portes de la Normandie sur la rive droite de la Seine.
L'ancien
château fort en ruine, dominé par son donjon, au sommet du coteau a reçu des
ajouts importants au XVIIIe siècle
au pied du coteau et un jardin et potager à la française : le potager du
château de la Roche-Guyon.
Ce
monument historique, propriété de la Maison de La Rochefoucauld est aujourd'hui
géré par un établissement public de coopération culturelle (EPCC) regroupant le
département du Val d’Oise, la commune de La Roche-Guyon, le syndicat mixte
d’aménagement et de gestion du parc naturel régional du Vexin français et
l'État.
Les origines
Une
villa gallo-romaine existe probablement vers les
IIIe et
IVe siècles après
J.-C., mais aucune découverte ne l'atteste, même si le plateau du Vexin est
occupé dès la préhistoire et voit un important réseau de villæ gallo-romaines
s'implanter dans le Vexin français, à Rhus ou Genainville en particulier. Aux
premiers temps du christianisme, une légende raconte que Pience, veuve du
propriétaire du domaine et plus ancien personnage connu de l'histoire de La
Roche, rencontre saint Nicaise, l'évangélisateur du Vexin, contemporain de saint
Denis. Elle fait alors creuser au lieu de la rencontre un sanctuaire, qui serait
la nef ouest de l'actuelle chapelle du château.
Une
petite nécropole mérovingienne mise au jour atteste de la présence d'une petite
communauté humaine durant le haut Moyen Âge.
Mais
c'est le traité de Saint-Clair-sur-Epte conclu en 911 qui place le site de La
Roche dans une position stratégique exceptionnelle de frontière face au duché de
Normandie, sur la rive droite de l'Epte. Un premier château troglodytique est
édifié pour défendre l'Île-de-France, territoire royal, dans le cadre de la
fortification de l'Epte. Il est décrit par Suger en ces termes :
« Au
sommet d'un promontoire abrupt, dominant la rive du grand fleuve de Seine, se
dresse un château affreux et sans noblesse appelé La Roche-Guyon. Invisible à sa
surface, il se trouve creusé dans une haute roche. L'habile main du constructeur
a ménagé sur le penchant de la montagne, en taillant la roche, une ample demeure
pourvue d'ouvertures rares et misérables. ».
Vers
1190, un donjon est édifié relié au château par un escalier souterrain d'une
centaine de marches creusé dans la falaise, il domine les vallées de la Seine et
de l'Epte dans une position stratégique exceptionnelle. Au
XIIIe siècle est
construit le manoir d'en bas qui fait peu à peu disparaître le château
troglodytique, l'ensemble constituant alors avec le donjon une remarquable
forteresse double.
Les Guy de La Roche
La
famille Guy de La Roche sont les seigneurs du fief du
Xe au
XVe siècle. Au
XIIe siècle, Guy de la
Roche est un fidèle vassal du roi Philippe-Auguste, qui séjourne au château en
1185 et récompense sa loyauté en lui accordant le droit de péage pour les
bateaux naviguant sur la Seine, puis le droit exclusif de chasse partagé avec le
roi en la forêt d'Arthies. Ce seigneur est présent à la bataille de Bouvines en
1214 au côté du roi. Le droit de péage procure d'importants revenus à la famille
de La Roche mais des devoirs lui incombent : garantir la navigabilité du fleuve
par l'entretien des berges, le dragage, puis à partir de 1480, le halage des
navires. Durant la guerre de Cent Ans, Guy VI de la Roche, familier du dauphin,
épouse Perrette de La Rivière, fille de Bureau de La Rivière, premier chambellan
des rois Charles V (qui est mort dans ses bras) et Charles VI. Mais il est tué à
Azincourt le 25 octobre 1415. Sa veuve prend parti pour les Armagnacs comme ses
voisins de Château-Gaillard et des Deux-Goulets. En 1419, Rouen le 13 janvier,
puis Vernon le 3 février et Mantes le 8 février tombent aux mains des Anglais.
Un détachement dirigé par Richard de Beauchamp, comte de Warwick est envoyé
devant La Roche, mais est surpris par l'opiniâtre résistance rencontrée : le
château se révèle imprenable. Après un siège de six mois, Henri V d'Angleterre
qui séjourne à Mantes demande une entrevue à dame Perette : le 20 juin, elle
doit capituler, les Anglais menaçant de saper les caves. Elle reçoit la
proposition de quitter le château, ou de prêter serment, ce qu'elle refuse. Les
chroniqueurs Jean Juvénal des Ursins et Enguerrand de Monstrelet rapportent :
« Lors, lui dit le sire roi, si elle voulait pour elle et ses enfants qui
estaient jeunes, lui prêter serment, il les laisserait, à elle et à sesdits
enfants, ses meubles terres et seigneuries ; sinon il aurait sa place et ses
biens ; mais elle, mue d'un noble courage, aima mieux perdre tout et s'en aller,
dénuée de tous biens elle et ses enfants que de se mettre avec ses enfants ès
mains des ennemis de ce royaume et de laisser son souverrain seigneur ; ainsi
elle en partit et ses enfants dénuée de tous ses biens. »
C'est ainsi que le château est finalement occupé par les Anglais en 1419,
Perette de La Rivière rejoignant alors la cour du « roi de Bourges ». Le roi
d'Angleterre confie la seigneurie à Guy le Bouteillier, qui la conserve jusqu'en
1439. Son fils lui succède jusqu'en 1449, date à laquelle le château est
finalement repris par Guy VII de La Roche, fils de dame Perette.
De la Renaissance au
XVIIe siècle
Guy
VII de La Roche meurt en 1460 sans postérité mâle, sa fille Marie épouse en
secondes noces le chambellan du roi Louis XI, Bertin de Silly en 1474. Le fief
passe alors à la famille de Silly, jusqu'en 1628, période pendant laquelle
débute une importante période de prospérité. Le château perd sa fonction
défensive et se transforme en résidence, qui accueille des personnalités
célèbres, jusqu'aux rois de France François Ier et Henri IV. En 1513, le fief
des Silly est vaste : il s'étend de Copières et Arthies au nord à Rolleboise au
sud, et de Aincourt et Guernes à l'est à Limetz à l'ouest. Le seigneur détient
le droit de justice et perçoit les impôts et revenus.
En
1628, le domaine entre en la possession de la famille Rohan-Chabot et enfin de
la famille La Rochefoucauld en 1659 par le mariage de Jeanne du
Plessis-Liancourt avec François VII de La Rochefoucauld (1634-1714). Le château
reste dans cette famille jusqu'à nos jours, sauf de 1816 à 1829 où il appartient
aux ducs de Rohan.
Le XVIIIe
siècle
Au
XVIIIe siècle, de
grands travaux sont entrepris au château et dans le village par le duc Alexandre
de La Rochefoucauld (1690-1762), sixième fils de François VIII de La
Rochefoucauld et de Madeleine Le Tellier de Louvois. Ils sont poursuivis ensuite
par sa fille, Marie-Louise de La Rochefoucauld (1716-1797), duchesse d'Enville.
Le vieux manoir de La Roche-Guyon, d'origine médiévale, ne pouvait plus convenir
au duc et à sa mère, fille de Louvois, habitués aux fastes de la Cour.
Le
château est doté en 1733 d'une entrée monumentale baroque percée dans son
rempart est, elle donne sur un grand escalier donnant sur la salle des gardes et
aux pièces de réception. En 1739, la cour d'honneur est entourée de communs qui
remplacent les anciennes bâtisses médiévales.
Mais
la cour basse conservait encore son apparence médiévale, il est donc décidé de
la réaménager également. Le duc fait appel à l'architecte Louis Villars, qui
édifie des écuries à l'est de
1740 à
1745, très
similaires à celles de
Chantilly par
leur style ou leurs dimensions, la porte centrale est surmontée d'un
cheval cabré
sculpté par Jamay. Une grande grille d'entrée est installée, couronnée de la
couronne ducale et des armes des La Rochefoucauld.
Deux
pavillons neufs sont ensuite ajoutés au château, le pavillon Villars (ou
pavillon Fernand) sur l'emplacement d'une ancienne tour ronde à l'est et le
pavillon d'Enville, bâti en « L » sur une cour, à l'ouest. En
1741, un
petit
observatoire
est créé sur la terrasse occidentale.
Le
salon de la duchesse est très fréquenté par de grands esprits du
siècle des Lumières,
comme
Turgot, qui y
a séjourné sept mois en
1776 après sa
disgrâce,
Condorcet (en
1785 et
1791), l'agronome
anglais
Arthur Young,
le peintre
Hubert Robert
qui a un moment un atelier au château, ou encore
d'Alembert,
les
Choiseul, les
Rohan.
Le 2
octobre
1793, le
Conseil Général de
Seine-et-Oise
ordonne la destruction du donjon afin d'éviter qu'il ne tombe aux mains des
contre-révolutionnaires. Le donjon est arasé d’un tiers, pour ne plus mesurer
que vingt mètres de nos jours, mais le travail n'est pas terminé, les
démolisseurs s'étant semble-t-il vite lassés de cette besogne. Les pierres
tombées constituent alors des matériaux bon marché et servent à édifier d’autres
bâtiments dans le village, chose courante à cette époque, la pierre étant rare
et chère.
Le XIXe
siècle
En
1819,
Lamartine passe la semaine Sainte à La Roche-Guyon, il y écrit une de ses
Méditations poétiques.
En
1821 puis en
1835,
Victor Hugo
séjourne au village, d'abord en tant qu'invité au château du cardinal de Rohan,
qu'il a rencontré deux ans auparavant au séminaire de Saint-Sulpice, puis
quatorze ans plus tard à l’auberge.
Le XXe
siècle
Le
château de La Roche-Guyon est occupé à partir de février 1944 par l'état-major
du général-Feldmarechal Erwin Rommel. Celui-ci a été nommé plus tôt responsable
de la défense des côtes françaises contre le débarquement allié qui s'annonce.
Il choisit le château comme siège de son quartier général, le faisant ainsi
provisoirement sa vocation militaire.
Des
boves sont creusées au pied de la falaise et abritent des munitions. Séparées
par d'épais murs de craie, elles sont de plus protégées par des portes
blindées ; des pare-éclats en béton sont de plus disposés dans les cours du
château. Le maréchal Rommel s'installe au pavillon d'Enville, il choisit comme
cabinet de travail le grand salon, prolongé par sa terrasse plantée de roses. La
famille de La Rochefoucauld vit alors à l'étage supérieur.
Dès
le début de 1944, Rommel sait la défaite nazie inévitable. Au cours d'une
rencontre secrète avec Carl-Heinrich von Stülpnagel, commandant en chef de
l'armée allemande en France, les deux hommes s'accordent sur la nécessité de
renverser le régime nazi et de mettre fin à la guerre. Mais leur position sur
les moyens divergent : Rommel craint une guerre civile dans le cas de
l'assassinat d'Adolph Hitler. Durant les semaines qui suivent, de nombreuses
rencontres secrètes se déroulent au château : « Presque chaque jour arrivaient
des personnalités du Reich pour s'exprimer librement dans l'oasis de
l'état-major de Rommel, loin des griffes de la Gestapo. »
Parti en permission près d'Ulm le 4 juin 1944, en Bavière, Rommel revient
précipitamment à La Roche-Guyon à la nouvelle du débarquement allié en
Normandie. Il rencontre Hitler près de Soissons le 17 juin et souhaite le faire
venir à La Roche dans le but de le faire arrêter ; mais le dictateur préfère
retourner en Allemagne. Le 17 juillet, de retour d'une tournée d'inspection du
front en Normandie, la voiture de Rommel est mitraillée par deux avions alliés
sur la route de Livarot à Vimoutiers près de Sainte-Foy-de-Montgomery. Le
chauffeur est mortellement blessé et la voiture accidentée, accident dans lequel
le général est gravement blessé. Il est amené à l'hôpital militaire de Bernay
puis après cinq jours de coma, évacué vers celui du
Vézinet avant
d'être transféré à sa demande en Allemagne auprès de sa famille. Le maréchal
Hans Günther von Kluge arrive le 19 juillet à La Roche pour le remplacer dans
ses fonctions. Lors d'un dîner le 20 juillet au château, von Kluge refuse de se
rallier aux idées de von Stulpnagel qui souhaite soutenir la rébellion et
capituler. Suite à l'échec de l'attentat contre Hitler le 20 juillet, von Kluge
se suicide le 18 août, et Rommel, accusé de haute trahison, reçoit l'ordre de se
suicider le 30 octobre 1944 afin de le préserver lui et sa famille d'une
arrestation et d'une condamnation à mort.
Le
18 août 1944, l'armée allemande évacue le village. La Roche-Guyon subit alors un
inutile bombardement allié la soirée du 25 août 1944, les Allemands ayant alors
tous déjà quitté les lieux ; soixante-quatre bombes frappent le village et huit
le château. Le bombardement anéantit les communs du château, la toiture des
écuries s'effondre et le château lui-même est éventré.
Après-guerre, de longues restaurations sont engagées en priorité, le domaine
ayant été classé monument historique le 6 janvier 1943. Les parties les moins
atteintes sont mises hors d'eau, puis les travaux se succèdent : la tour carrée
en 1946, la couverture de l'escalier d'honneur et le passage de la chapelle en
1948, une partie des intérieurs de 1948 à 1953, les écuries en 1956, les communs
en 1959.
Plusieurs fauteuils recouverts de tapisserie de la Savonnerie acquise par le
comte Moise de Camondo (1860-1935), sont conservés au « musée Nissim de
Camondo » à Paris.
Renseignements d'ordre général
EPCC du Château de La Roche-Guyon Site internet : www.chateaudelarocheguyon.fr Email : laurehermand@chateaudelarocheguyon.fr Ouverture du site |
Comment s'y rendre
VPC de la (des) médaille(s) au statut en vente OUI
Chèque à l'ordre de "EPCC La Roche-Guyon" |